Haute Route du Mont Blanc
Un beau parcours de haute montagne sur cinq jours à travers quelques grands glaciers du massif.
Avec Brigitte, Monique, Chantal, Raymond, François & Arnaud.
Après un briefing du séjour, une petite vérif des sacs, une location d'un casque oublié, nous nous mettons en route tranquillement depuis le fond du Val Montjoie pour une montée en forêt jusqu'au refuge de Tré la Tête qui marquera la pause de midi.
Cette première journée représente un véritable décollage de la vallée pour atteindre le refuge des Conscrits puisque près de 1500m de dénivelée lourdement chargés nous attendent.
Chacun sort avec dévouement son pique nique pour le partager plus que volontier et alléger son sac. Il faut dire que j'ai eu bon nez puisque les trois jours de pique nique prévus tiendrons aisément les cinq jours de marche ! Retenons que 500g de comté par personne pour 3 jours, c'est beaucoup trop ! Et pour ce qui est des fruits et légumes, Monique en raffole, ça tombe bien car j'ai prévu en tout et pour tout une tomate par personne. Bref, la logistique, je gère !
Bien que le nouveau sentier du refuge des Conscrits, inauguré l'été dernier, permette d'éviter la pierraille du glacier de Tré la Tête, nous choisissons cette dernière option moins longue et plus variée où nous aurons l'occasion de se familiariser au cramponnage.
Cette longue première journée nous verra finir les jambes bien lourdes. Heureusement Christine, la gardienne des Conscrits, nous accueille avec un repas délicieux que nous accompagnons d'une bonne bouteille. Car comme le dit si bien Raymond, le vin, c'est plein de potassium ! C'est donc plein de potassium que chacun rejoint son lit pour une bonne nuit de repos...
Le lendemain, nous montons à l'Aiguille de la Bérangère qui offre une très belle vue sur les Dômes de Miage. Arnaud en forme et avec une bonne maîtrise technique prend en charge avec brio une cordée autonome qu'il conduira avec moi chaque jour sauf dans les passages trop techniques.
Les conditions sont excellentes en cet été 2013 car toute l'ascension est en neige ce qui facilite la progression. A la descente nous prenons le temps d'une école de neige pour apprendre les rudiments de l'arrêt d'une glissade avec un piolet.
L'après-midi au refuge permet à tout le monde de se reposer de ce début de séjour soutenu. Bon bougre, François ronchonne un peu de cette inactivité qui n'existe pas à la ferme et fait les cent pas en attendant le repas.
Un groupe militaire arrive au refuge, les consignes évoquées sont claires, demain leur départ se fera baudrier sur l'Homme !
Le lendemain c'est donc baudrier sur l'Homme (et sur la femme, rassures toi Monique), que nous partons pour le col du Mont Tondu. Encore une fois les conditions sont excellentes et la belle rampe qui impressionnait tant de face depuis le refuge est avalée sans sourciller.
Le franchissement du col, grande appréhension de la journée, se révèle très ludique et tout le monde apprécie d'évoluer sur cette impressionnante paroi bien équipée qui se laisse apprivoiser sereinement.
Quelques glissades dans la neige plus tard, le refuge Robert Blanc nous accueille dans un calme qui contraste avec la cohue des deux derniers soirs. Ici l'ambiance est à la randonnée et seuls deux ou trois groupes sont présents. Il faut dire que la météo du lendemain est peu engageante.
Aube du quatrième jour déjà et l'horizon n'est pas très net pour ne pas dire noir vers le col de la Seigne, notre objectif du matin par le récent sentier Thomas Roques.
Nous parvenons assez rapidement sous la barre rocheuse qui défend l'accès au col lorsque la pluie s'abbat sur nous.
Nous parvenons au col de la Seigne bien trempés et entamons la longue descente sur Courmayeur. Tout prend l'eau sauf le moral du groupe qui reste au beau fixe ! Même Chantal détrempée après avoir décidé d'une petite sieste dans le ruisseau garde le moral ailleurs que dans ses chaussettes mouillées.
Allé, pour se réconforter, nous descendons faire le plein de fruits et légumes sur Courmayeur. Pro de la logistique que je suis, nous nous retrouvons à 13h05 faces aux magasins fermés entre 13h00 et 15h00.
Tant pis pour les fruits, direction le téléphérique d'Helbronner pour rejoindre enfin le refuge Torino. Dernière surprise de la journée avec les raides marches métalliques à gravir pour une arrivée sauvage au refuge sous l'oeil bienveillant des grues de chantier qui percent à travers le brouillard ambiant. Quelle arrivée !
Le suspens météo pour le lendemain ravive encore davantage le désir de la dernière étape : une traversée de l'immense glacier du Géant pour finir sur la belle et effilée arête de l'Aiguille du Midi.
Lever 4h, les étoiles étouffent dans l'ambiance cotonneuse des nuages d'Italie. D'après Brigitte, les Italiens font cuire les pâtes ! Nous chaussons donc nos crampons pour nous éloigner de leur cuisine et retrouver un ciel limpide à l'heure exacte du lever de soleil face aux géants du massif.
Moment exquis de se trouver là, au bon endroit, au bon moment ! Point d'orgue sans bémol, cette dernière traversée conclut élégamment cette Haute Route du Mont Blanc. C'est sous les applaudissements de hordes de Japonais que nous atteignons finalement l'Aiguille du Midi.
Quelle chance d'avoir partagé ça avec vous, un grand merci !
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