Dolomiti di Brenta
Une orgie verticale dans les belles murailles de la Brenta.
Avec Philippe, Boris & Yohan.
Deuxième semaine du stage final de guide, nous prenons la route pour les Dolomites de Brenta ! Ce secteur est un peu excentré puisque situé à l'écart à l'Ouest du reste des Dolomites. Nous y sommes accueillis par une météo pour le moins humide alors on temporise...
Après une petit montée au refuge de Brentei, l'après-midi nous verra louvoyer entre les résurgences pour trouver un peu de caillou sec. C'est notre premier contact avec la fameuse dolomie, le calcaire "endémique" des dolomites. Effectivement la fameuse roche sédimentaire est ici différente de celle de nos falaises des Préalpes : plus dure et très stratifiée.
Les nuages se déchirent enfin et nous laissent entrevoir de très hautes murailles dont nous n'apercevons même pas les sommets. Nous prenons alors toute la mesure de ces parois dolomitiques. Le plus petit bout de caillou atteint ici 500m de hauteur alors que les plus grandes dépassent le kilomètre.
Que d'excitation devant cet infini vertical où l'ampleur des parois est démultipliée par la complexité de leurs entrailles : ici un pilier, là une "facette" cachée et encore d'autres piliers. A chaque échelles, la dolomie a sculpté une richesse de formes incroyable.
La météo est passée au beau fixe et nous nous engageons enfin dans de belles escalades sur certaines de ces impressionnantes murailles. L'escalade est raide et les itinéraires souvent directs alors on ne tourne pas autour du pot, on va droit dans le mur ! C'est toujours surprenant de voir la corde pendouiller plein gaz dans du V sup. Le rocher est toujours riche en prises ce qui permet de se lâcher dans de belles envolées verticales.
Nous commençons par les quelques 700m de la Punte di Campiglio par la via Degli Aspiranti Guide Alpine puis la Via delle Tre Generazioni.
Sur le Crozzon di Brenta, nous parcourons la belle et classique via delle Guide ouverte par le fameux Bruno Detassis en 1935. 800m d'une grimpe maline et homogène dans le V. Quel bonheur de pouvoir avancer rapidement dans une telle raideur, de la pure grimpe dolo-mythique. Du sommet du Crozzon, nous rejoignons la Cima Tosa par un parcours d'arête très expo où le pied montagnard et la concentration sont de rigueur...
Nous gravissons le lendemain le beau Campanile Basso par le dièdre Ferhman puis la voie Preuss. Petite pensée pour ce dernier qui ouvra cette voie en solo intégral et y redescendit de la même manière. Une éthique exigeante mais peu durable puisque Paul Preuss chuta à 27ans.
Nous ne pouvions partir des Dolomites sans avoir parcouru l'une de ses fameuses via ferrata. Alors nous terminons notre séjour par la Via Bocchette Centrali jusqu'à l'attaque d'une dernière petite voie d'escalade sur la Cima Molveno : la via Felicetti. Rapidement avalée, nous retrouvons finalement la chaleur de la vallée et les longues heures de routes qui nous ramènent tard en soirée à Chamonix.
Un beau séjour en Brenta !