Petit tour au Mont Rose
Un beau raid à ski au milieu des géants du Valais dans un décor à couper le souffle.
Avec Aude.
Le Valais est un des massifs glaciaires les plus important après l'Oberland et sa réputation pour le ski de randonnée n'est plus à faire.
Pour un premier raid de découverte, nous choisissons une boucle au départ de Zermatt, la ville sans voiture où le Cervin se reflète dans les mille et une vitrines rutilantes. Le voyage commence donc en train puis à pied pour chausser les skis juste au dessus des derniers chalets.
Au sortir de la forêt, nous traversons le petit hameau Findeln sous l'œil du majestueux Cervin. L'endroit incarne notre imaginaire helvétique avec ses constructions typiques.
Aucune trace si ce ne sont celles de la multitude d'animaux croisés en chemin, cette magnifique journée est sauvagement longue.
Notre pas trouve son rythme pour remonter l'immense Findelgletscher au bout duquel funambule le bivouac Città di Luino, discrètement haubané sur une arête à cheval avec l'Italie. A l'écart des itinéraires classiques cette providentielle cabane offre au randonneur un confort inespéré en ces lieux. Faire fondre la neige et se réhydrater, les dernières lumières du jour s'évanouissent à la lueur du réchaud.
La nuit fut fraîche, nous rangeons et refermons soigneusement cette cahute ouverte à tous les vents et reprenons notre route. La neige resserrée par le gel craque sous nos pas. L'aplat bleuté de l'aube ensommeillée s'enflamme soudain sous les premiers rayons qui inondent la massive barrière Est du Mont Rose.
Errant nonchalamment sur cette immensité glaciaire, nous rejoignons tranquillement le récent Monte Rosa Hütte et la foule de prétendants pour la Dufourspitze dont nous faisons parti pour le lendemain.
La Dufourspitze est le sommet principal du Mont Rose, il culmine à 4634m. Le ski de randonnée offre une manière élégante et confortable de réaliser son ascension. Cette année, les conditions sont excellentes et les crevasses sont bien bouchées. Pour atteindre le sommet, un petit couloir plus technique mais muni de cordes fixes, se gravit en crampons.
Après un départ en fin de nuit, nous apprécions une montée tracée au jour naissant. L'altitude se fait sentir mais l'horizon s'ouvre sur les géants du Valais.
Notre rythme est bon et arrivons au sommet un peu avant la foule ce qui nous garantit plus de sérénité dans le couloir final.
Cette fois-ci, la descente sera très hétérogène dans une neige changeante et toujours difficile à skier : poudre lourde, croute, carton, soupe, toute cette détestable panoplie impose un ski physique que l'altitude n'aide pas. Les cuisses en feu nous atteindrons finalement le long Gornergletscher où la neige souple et lisse nous laisse enfin glisser.
La sortie de ce glacier s'insinue dans une gorge étroite où se concentre toute l'eau de ce large bassin glaciaire. Sous les ponts de neige, l'eau bouillonne. Aujourd'hui cet ultime passage se franchit aisément mais peut devenir très compliqué plus tard dans la saison.
D'improbables restes de pistes nous permettent finalement de glisser jusqu'à Zermatt dans un environnement verdoyant !
Malgré l'important développement mécanique de ce massif, cet environnement glaciaire majestueux a su rester sauvage et offre de nombreux itinéraires à ski de haute montagne classiques ou plus originaux.
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